Bonjour à tous,
Quelques précisions à rajouter par rapport aux corsaires. La lettre de marque n'est pas une blague - bien que certains ont dépassé les bornes de temps en temps. Pour avoir une lettre il fallait déposer une liste de l'équipage et une caution. Les détails ont évolués, et n'était pas identique dans tous les pays, mais grosso modo le corsaire payait 10% à l'amirauté plus un pourcentage au roi quand celui-ci avait "prêter" le bateau.
La lettre de marque authorise des particuliers à faire la guerre au nom du roi. Evidemment cela ne s'applique qu'en temps de guerre. Une fois la paix signée il faut s'arrêter sinon on devient pirate.
En ce qui concerne les corsaires basés à Saint-Malo ou à Dunkerque, il semble que les règles ont été (en générale) assez bien respectées.
La possession d'une lettre de marque en bonne et due forme donnait droit au statut de prisonnier de guerre en cas de capture.
Il y a beaucoup de confusion en France au sujet du traîtement des prisonniers. Des générations d'écrivains ont repétés "sur les pontons jusqu'à la fin de la guerre" sans jamais se poser de question. En fait la politique anglaise d'enfermer les prisonniers de guerre sur des bateaux hors-service n'a commencé que pendant la guerre d'Indépendance d'Amérique. Au temps de Louis XIV, par contre, ils étaient échangés assez rapidement. Patrick Villiers citent des exemples des gars de Dunkerque rentrés en moins qu'une semaine. La correspondance de Pontchartrain pendant la guerre de Succession d'Espagne (1702-1713) est plein de négociations pour le retour des corsaires emprisonnés à Portsmouth ou Plymouth - en échange des milliers d'Anglais enfermés à Dinan.
Donc, premiers pontons installés à Forton (Gosport - en face de Portsmouth) à partir de 1776, suite à la décision de les utiliser comme lieu de stockage temporaire non pour des Français mais pour des droits commun - des bagnards en attente d'un bateau pour l'Australie. Comme les prêtres à La Rochelle, en attendant le transport pour la Guyane.
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Boulet rouge